Fausse couche – qui pense à la douleur émotionnelle ?
Se réjouir d’une naissance à venir, les projets de vie avec l’enfant à venir, les rêves d’une vie de famille. Tout cela accompagne une grossesse. Mais il existe aussi des scénarios dans lesquels l’enfant à naître ne voit pas le jour. Une fausse couche survient : l’enfant meurt avant seulement d’être viable. Médicalement parlant, on parle de fausse couche lorsque l’enfant ne pèse seulement que 500 grammes. La douleur psychique ne peut cependant pas être mesurée en grammes, c’est particulièrement difficile. Il ne reste que la tristesse, la douleur et le sentiment d’être isolée. Pourquoi y-a-t-il une fausse couche ? Comment pouvez vous mieux vous sentir psychiquement ?
On ne parle pas aisément du sujet de la fausse couche. C’est pourquoi on a souvent le sentiment d’être seule face á son destin et que la fausse couche est quelque chose de rare. Mais cela n’est pas le cas : les fausses couches arrivent souvent. Selon les experts environ 2/3 des ovules fécondés meurent ou ne se développent pas correctement. Comme la fausse couche arrive généralement assez tôt, elle ne sera même pas forcément remarquée. Un premier signe peuvent être des règles plus abondantes ou arrivant plus tardivement.
Quels sont les indices d’une fausse couche ?
Nous préciserons tout d’abord que le risque de fausse couche diminue dans un stade avancé de la grossesse. A partir de la 15ème semaine de grossesse, le risque n’est plus que d’1à 3% (suivant l’âge).
Si la fausse couche est due à un col de l’utérus très fragile, au début vous n’aurez pas ni douleurs ni contractions. Ceci arrive le plus souvent pendant le premier trimestre (à partir de la 13ème semaine de grossesse). Une fausse couche peut également arriver sans signes avant-coureur et ne sera découverte par hasard lors d’une échographie.
Comment remarquer une fausse couche ?
Plusieurs examens seront faits lors d’une visite chez le gynécologue : après un examen général, il y aura prise de température, vérification de la pression artérielle et du pouls. Un examen du col de l’utérus sera ensuite effectué. Le médecin vérifie si le col est ouvert ou fermé et contrôle l’utérus. Ile médecin va enfin vérifier grâce à une échographie si le cœur de l’enfant est en activité.
Quelles sont les causes d’une fausse couche ?
Les raisons exactes d’une fausse couche ne sont pas totalement expliquées et varient d’un cas à l’autre. Il est cependant important que ne cherchiez pas une responsabilité quelconque de votre part, mais que vous admettiez la douleur et réussissiez à la vaincre.
Malformations de l’utérus ou infections
Une fausse couche peut tout d’abord arriver du fait d’un « utérus bifide » ou uterus septus. Dans ce cas une paroi se forme à l’intérieur de l’utérus (septum). Si l’embryon se place au niveau du septum il ne pourra pas se développer correctement car il ne sera pas alimenté suffisamment en sang. Les infections sont souvent les responsables en cas de fausses couche tardive. Par exemple des bactéries comme les chlamydias, les streptocoques ou des virus comme la rougeole ou l’herpès.
Malformations du patrimoine génétique et troubles hormonaux.
Des malformations du patrimoine génétique de l’enfant sont souvent responsables des fausses couches prématurées, comme par exemple la trisomie. Ces malformations sont responsables de 50 à 60 pourcent des fausses couches. Un trouble hormonal peut être également une cause de la fausse couche prématurée. (Hormone du corps jaune par exemple).
Qu’est ce qui augmente les risques d’une fausse couche ?
Le risque d’une fausse couche augmente avec l’âge de la personne enceinte : une personne de 40 ans a un risque de fausse couche qui augmente de moitié par rapport à une personne de 20 ans. Un autre facteur est le nombre de semaines de grossesse. Plus il est élevé, plus le risque de fausse couche est réduit. Le nombre de fausses couches précédentes est également un facteur. Si une femme a eu déjà trois fausses couches, le risque d’une nouvelle fausse couche augmente de 50 pourcent. La fréquence du nombre de grossesses a également une influence même si elle est moindre. Plus une femme était enceinte plus le risque de faire une fausse couche augmente. Vous ne pouvez empêcher une fausse couche. Il n’y a que les facteurs cités précédemment qui augmentent la probabilité d’une fausse couche.
Ici un tableau récapitulatif des risques de fausse couche en fonction des semaines de grossesse :
A partir de quand une nouvelle grossesse est-elle possible ?
Des chercheurs ont constaté que la probabilité d’une grossesse ne diminue pas directement après avoir subi une fausse couche. C’est pourquoi il n’est pas exclu de tomber enceinte à nouveau après un cycle normal et l’apparition des règles. Cependant il sera conseillé de digérer tout d’abord cette épreuve. Ce n’est pas seulement l’utérus qui a besoin de temps pour se remettre, mais il s’agit également de vous et de votre mental.
Que peut-on faire après une fausse couche ?
Perdre un enfant qui n’est pas né est très éprouvant : physiquement, émotionnellement et mentalement. Offrez vous la pause dont vous avez besoin. Parlez-en aux gens qui sont très proches de vous. Ouvrez-vous à votre partenaire et prenez soin mutuellement de vous. Peu importe les émotions auxquelles vous serez confrontées : elles sont toutes importantes et justes. Prenez-les au sérieux. Seul celui qui ressent ce qu’il se passe peut dépasser la situation. Il est possible que vous vus sentiez incomprise par votre entourage. Quelques femmes partagent une telle expérience : recherchez les groupes de parole, soyez créative, rencontrez des gens si cela vous fait du bien.
Beaucoup de femmes se font des reproches alors qu’il n’y a aucune raison à cela. Si vous deviez ´prouver des sentiments de dépression sur une plus longue période, n’hésitez pas à avoir recours à une aide professionnelle. Pour beaucoup d’entre vous la perte d’une enfant à naître et en corrélation la disparition de l’espérance, de rêves et visions est un traumatisme. Prenez votre situation au sérieux et pleurez cette perte.
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